Accueillir des réfugiés? Non, Israël préfère ériger des murs

06.10.2015

Categories: Autres campagnes

En septembre le chef de l'opposition israélienne, Isaac Herzog, appelait son pays à accueillir les réfugiés syriens. Sur sa page Facebook il déclarait:: « Vous avez oublié ce que c’est d’être juif. » « Les Juifs ne peuvent pas être apathiques lorsque des centaines de milliers de réfugiés sont à la recherche d’un refuge », faisant clairement référence à la fuite des juifs d’Europe avant le génocide. Sa position semble néanmoins rester très minoritaire en Israël.

Le 12 septembre dernier, dans le stade de Kyriat Shmona, au nord d’Israël, des supporteurs de l’équipe de football du Maccabi Tel-Aviv déroulent une banderole sur laquelle on peut lire : « Refugees not welcome ! » (« Les réfugiés ne sont pas bienvenus »). Ils disaient vouloir

protester contre la décision prise par l’UEFA de reverser une partie de la recette des billetteries en faveur des réfugiés syriens. Et jugent que cet argent aurait pu être utilisé pour une « meilleure cause » à la veille du nouvel an juif, celle des Israéliens les plus démunis. Ce groupe de supporteurs est connu pour ses débordements racistes. Mais leur message résonne avec les décisions prises par les autorités israéliennes.

Le premier ministre Benjamin Netanyahou a rejeté la possibilité d’accueillir des réfugiés syriens. Pour justifier son intransigeance, le chef d’État a invoqué un argument pratique : Israël serait « un très petit pays, qui manque de profondeur démographique et géographique ». Mais aussi un argument sécuritaire : « Nous devons contrôler nos frontières » contre les migrants clandestins et les terroristes. Sans surprise, sa ministre de la culture et des sports, Miri Reguev (Likoud), qui avait qualifié les migrants africains de « cancer » en 2012, lui a emboîté le pas. « Il y a un seul État juif dans le monde, un petit État, avec de nombreux défis complexes. Nous devons protéger nos frontières contre les infiltrés et le terrorisme, c’est notre responsabilité ».

Le centriste Yaïr Lapid, chef du parti Yesh Atid, s’est également prononcé contre l’accueil de réfugiés syriens. « C’est une question européenne et nous n’avons aucune raison d’en faire partie » a-t-il déclaré« Je n’ouvrirai pas de porte pour discuter du droit au retour des Palestiniens ».

Plutôt des murs

En même temps, pour interdire l'entrée aux migrants africains, Israël a érigé un mur de 230 kilomètres le long de sa frontière avec l’Égypte. Une politique que le gouvernement entend également appliquer le long de sa frontière avec la Jordanie. Dans un premier temps, la nouvelle barrière ne couvrira que 30 kilomètres, depuis le port d’Eilat jusqu’à l’aéroport qui doit ouvrir l’an prochain à Timna. Mais le projet, qui devrait coûter au total plus de 70 millions de dollars (61 millions d’euros), consistera à terme à clôturer la frontière jusqu’au plateau du Golan. « Dans la mesure du possible, nous entourerons les frontières d’Israël d’une clôture de sécurité et de barrières qui nous permettront de contrôler nos frontières », a insisté Benjamin Netanyahou.

 

Sources:

 

Mediapart

La Croix

rtbf.be

i-tele.fh

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