Un grand distributeur irlandais boycotte les produits israéliens!

23.09.2014

Categories: Boycott consommateur

SuperValu, le plus grand détaillant alimentaire d’Irlande abandonne les produits israéliens, alors que les boycotts européens se développent

Les principaux exportateurs alimentaires israéliens sont confrontés à une vague sans précédent d’annulations de commandes européennes comme conséquence du récent massacre des Palestiniens à Gaza.

SuperValu, le plus grand distributeur alimentaire en Irlande, a dit aux médias irlandais la semaine dernière qu’il avait retiré les produits israéliens de ses magasins.

Et les informations des médias israéliens suggèrent que d’autres détaillants européens importants ont pris des décisions similaires sans les annoncer publiquement. Les exportateurs de fruits et de légumes israéliens ont été confrontés à des annulations des pays scandinaves, du Royaume-Uni, de la France, de la Belgique et de l’Irlande.

 

Les détaillants craignent le boycott rapidement croissant des produits israéliens par les clients, selon un article du 11 août sur le site web en hébreu destiné aux entreprises, The Marker (voir BDS France).

Un porte-parole d’EDOM, producteur et exportateur israélien majeur de fruits, qui a des implantations importantes dans les colonies israéliennes illégales de Cisjordanie occupée, a déclaré à The Marker : « Des importateurs d’Europe nous disent qu’ils ne peuvent vendre de produits israéliens. Un acheteur européen m’a dit qu’il avait été bloqué dans plusieurs chaînes au Danemark et en Suède et ensuite en Belgique. Le week-end dernier, il m’a dit que des mangues qui avaient été emballées aux Pays-Bas, comme toujours, et expédiées en Irlande, étaient retournées, avec la déclaration que les produits israéliens ne seraient pas acceptés. J’ai entendu de la part d’exportateurs importants que les chaînes du sud de la France n’achetaient plus. Ce n’est pas un boycott officiel, mais tout le monde a peur de vendre des fruits israéliens. Nous pouvons seulement espérer que les choses ne s’aggravent pas ». 

Parmi les autres exportateurs interviewés dans l’article, un producteur israélien de grenades est cité pour avoir dit qu’ils avaient été obligés d’annuler leur plan de travail entier au Royaume-Uni parce que les principales chaînes de détail n’étaient plus intéressées par les produits israéliens et qu’ils avaient reçu des messages analogues de leurs importateurs en Belgique et en Scandinavie.

Un autre article publié dans The Marker le 27 juillet détaille la manière dont le producteur de jus de fruits Priniv a perdu un contrat important avec une entreprise en Suède après avoir repoussé leur demande d’exporter le produit de telle sorte qu’il serait plus facile de cacher le fait qu’il était produit en Israël. Les clients en Belgique et en France ont fait aussi des demandes similaires. Le directeur de Priniv, Ido Yaniv, a attribué la baisse des ventes à l’attaque d’Israël sur Gaza.

Les campagnes organisées de boycott, désinvestissement et sanctions (BDS) ont réussi récemment à faire pression sur les détaillants à travers l’Europe pour qu’ils annoncent qu’ils ne stockeront plus de produits venant des colonies illégales israéliennes ou de compagnies opérant dans les colonies, la chaîne Tesco au Royaume-Uni étant la dernière à faire ce genre d’annonce.

Mais il devient de plus en plus clair que les entreprises européennes commencent à réagir au soutien public grandissant pour les droits palestiniens et les boycotts d’Israël en Europe. Ils sont en train de décider de pas vendre de produits israéliens du tout —au moins pour l’instant.

« Disposer des produits israéliens »

Plus tôt dans le mois, Supervalu, la plus grande compagnie irlandaise de vente au détail et de distribution d’épicerie et de produits alimentaires, a donné des instructions à ses 232 boutiques afin qu’elles enlèvent les produits israéliens des étagères. Dans un courrier électronique aux directeurs de ses magasins, la chaîne les a appelés à « enlever tout le stock de la vente disponible et d’en disposer au niveau du magasin ».

Il s’agit surtout de fruits et de légumes, des carottes et des herbes plus particulièrement", a dit au Irish Herald une source venant du détaillant. L’important magasin de jouets irlandais Smyths pourrait avoir pris une décision analogue, une affiche placée temporairement dans une boutique de Dublin affirmant que tous les produits fabriqués en Israël avaient été retiré des étagères.

Ces décisions font partie d’un élan massif de soutien pour le combat palestinien et les boycotts d’Israël partout en Irlande.

Des manifestations ont eu lieu chez des détaillants dans tout le pays, et des syndicats nationaux, des conseils locaux et même des vedettes sportives, comme le célèbre rugbyman du Leinster, Gordon D’Arcy, membre de l’équipe nationale irlandaise, ont appelé au boycott.

Construire le boycott

Les appels pour les boycotts de produits israéliens, pour des sanctions et pour un embargo militaire à imposer à Israël ont été un élément clé des immenses manifestations de masse en solidarité avec Gaza qui ont eu lieu dans le monde entier au cours des dernières semaines.

Les organisations de la société civile répondent à l’attaque sur Gaza en annonçant de nouvelles initiatives de boycott.

Dans les semaines et les mois qui viennent, le défi pour les militants de la campagne sera d’accroître la pression sur les détaillants pour qu’ils enlèvent les produits israéliens et de rendre public leur refus de le faire.

Les campagnes contre la vente de produits frais israéliens ont été une priorité du mouvement de solidarité en Europe ces dernières années.

Les initiatives de BDS se sont focalisées sur des compagnies israéliennes comme Mehadrin et EDOM qui jouent un rôle clé dans la colonisation des terres palestiniennes de Cisjordanie et profitent du siège sur Gaza, comme l’ont montré en détail les recherches publiées par les associations agricoles palestiniennes.

En janvier, des dirigeants de colonies israéliennes dans la région de la Vallée du Jourdain en Cisjordanie ont dit à The Associated Press que la campagne BDS avait coûté aux colons 29 millions de dollars à cause des pertes sur les ventes, particulièrement en Europe.

Les campagnes contre les exportateurs de produits frais israéliens se sont intensifiées à la suite de la décision prise par la chaîne de détail britannique Co-operative de boycotter toutes les compagnies qui opèrent dans les colonies, avec des campagnes en cours également en France, en Espagne, en Belgique, aux Pays-Bas, en Allemagne, en Norvège et en Suède.

En 2011, la compagnie israélienne d’export Agrexco a déposé son bilan après des boycotts et des campagnes dans treize pays européens qui ont vu des détaillants couper leurs liens avec la compagnie, des blocus de ses entrepôts au Royaume-Uni et en Belgique et une énorme mobilisation contre le projet d’un centre de distribution d’Agrexco à Sète dans le sud de la France.

L’analyste israélien Shir Hever a suggéré à l’époque qu’un facteur majeur de l’effondrement de la compagnie était le départ des fermiers quittant Agrexco pour exporter leurs produits par d’autres canaux à cause de la campagne de boycott.

Avec des remerciements à Boycott From Within pour la traduction du texte de l’hébreu en anglais."

 

Source : Electronic Intifada

Traduction : C.G

Cet article se trouve sur le site de CAPJPO-EuroPalestine

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