BDS: défendre nos droits, résister à la Nakba permanente

22.05.2017

Categories: Apartheid et colonialisme, BDS-Arguments, Réfugiés palestiniens

Le Comité National palestinien de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BNC) commémore le 60ème anniversaire de la Nakba palestinienne.

 

C’est possible…
C’est possible au moins parfois
C’est possible surtout maintenant
De monter à cheval
Dans une cellule
Et de s’échapper…
C’est possible pour des murs de prison
De disparaître
Pour la cellule de devenir une terre lointaine
Sans frontières

Mahmoud Darwish

 

Palestine occupée, le 15 mai 2017 – Aujourd’hui c’est le 69ème anniversaire de la Nakba de 1948, l’expulsion massive des Palestiniens de leur terre natale. Entre 1947 et 1949, les paramilitaires sionistes, puis les forces israéliennes, ont transformé 750.000 à un million de Palestiniens indigènes en réfugiés pour installer un État à majorité juive en Palestine.

Le Comité National palestinien de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BNC) appelle les gens de conscience du monde entier à intensifier encore plus les campagnes BDS pour rompre les liens de complicité académique, culturelle, sportive, militaire et économique avec le régime d’occupation, de colonisation de peuplement et d’apartheid d’Israël. C’est le moyen le plus efficace pour être solidaire du peuple palestinien en poursuivant nos droits naturels et stipulés par l’ONU et en résistant dans la non- violence à l’intensification de la Nakba permanente.

Le régime israélien poursuit aujourd’hui sans pitié l’unique constante stratégie de son projet de peuplement colonial – le pillage et la colonisation simultanés d’autant de terre palestinienne que possible et le nettoyage ethnique progressif d’autant de Palestiniens que réalisable sans susciter de sanctions internationales.

Avançant dans les pas de tous les gouvernements israéliens précédents, l’actuel gouvernement d’extrême droite, le plus ouvertement raciste de l’histoire d’Israël, tient compte des paroles du dirigeant sioniste Ze’ev Jabotinsky qui écrivait en 1923 :

« Toute population native dans le monde résiste aux colons aussi longtemps qu’elle a le plus léger espoir de pouvoir se débarrasser du danger d’être colonisée. […] La colonisation sioniste doit s’arrêter, ou elle doit avancer sans tenir compte de la population d’origine. Ce qui veut dire qu’elle ne peut avancer et se développer que sous la protection d’un pouvoir indépendant de la population d’origine – derrière un mur de fer dans lequel la population native ne pourra pas ouvrir une brèche. »

Soixante neuf ans après le déracinement et la dépossession systématiques et prémédités de la plupart des Arabes palestiniens indigènes de la terre de Palestine aux mains des gangs sionistes et plus tard de l’État d’Israël, la Nakba n’est pas finie. Israël est résolu à construire son « mur de fer » dans l’esprit des Palestiniens, pas seulement sur nos terres, en étendant ses colonies illégales et ses murs de béton sur le territoire palestinien occupé, son siège génocidaire sur plus de 2 millions de Palestiniens à Gaza, son refus du droit au retour des réfugiés palestiniens, ses lois et sa politique racistes contre les Palestiniens d’Israël et l’escalade de son violent nettoyage ethnique à Jérusalem, dans la Vallée du Jourdain et dans le Naqab (Negev). Il ne fait grâce d’aucune brutalité dans ses tentatives incessantes, acharnées pour marquer au fer rouge nos consciences de la futilité de la résistance et de la vanité de l’espoir.

La grève de la faim massive actuelle de plus d’un millier de prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes et le soutien populaire qu’elle a déclenché nous donne de l’espoir.

Le soutien croissant à BDS dans les syndicats étrangers, dont le plus récent adopté par la Confédération Norvégienne des Syndicats (LO) – qui représente plus de 910.000 travailleurs – à un « boycott international économique, culturel et académique d’Israël » pour permettre aux Palestiniens d’accéder à la totalité de leurs droits, nous donne de l’espoir.

Le fait qu’aucun des 26 nommés aux Oscar, qui s’étaient vu offrir un voyage d’une valeur de 55.000 $ par le gouvernement israélien, n’ait accepté ce cadeau de propagande et que six des onze joueurs de la Ligue Nationale de Football ait refusé un voyage aussi fastueusement offert par Israël nous donne de l’espoir.

Le mouvement BDS a réussi à faire vivement grimper le prix de la complicité des corps constitués avec les crimes d’Israël contre le peuple palestinien. Il a contraint des sociétés de la taille d’Orange et de Veolia à mettre fin à leur complicité et a poussé le géant mondial G4S à commencer à se retirer du marché israélien. Des églises, des conseils municipaux et des milliers de personnes dans le monde ont pris l’engagement de boycotter Hewlett Packard (HP) à cause de son énorme complicité avec l’occupation et l’apartheid israéliens. Tout ceci nous donne, et aux nombreuses campagnes pour les droits de l’Homme dans le monde, grand espoir.

La décision de la municipalité de Barcelone de mettre fin à sa complicité avec l’occupation israélienne, qui a suivi de près les dizaines de conseils locaux de l’État espagnol qui se sont déclarés « zones libres d’apartheid israélien », nous donne de l’espoir.

Le désinvestissement de quelques unes des principales églises des États Unis, dont l’Église Méthodiste Unie, l’Église Presbytérienne des USA et l’Église Unie du Christ, des banques israéliennes ou des entreprises internationales complices nous donne de l’espoir.

L’expansion de campagnes BDS remarquablement efficaces de l’Afrique du Sud à la Corée du Sud, d’Égypte au Chili, et du Royaume Uni aux États Unis nous donne un véritable espoir.

L’augmentation d’alliances croisées qui émergent dans de nombreux pays, reconnectant naturellement la lutte pour les droits des Palestiniens avec les différentes luttes internationales pour la justice raciale, économique, de genre, climatique et indigène nous donne un espoir sans limites.

En 1968, vingt ans après la Nakba, mais sans relations avec elle, le Dr. Martin Luther King a dit : « Il ne peut pas y avoir de justice sans la paix et il ne peut pas y avoir de paix sans justice. » Depuis 70 ans, envers et contre tout, les Palestiniens ont continué à affirmer notre droit à l’autodétermination et à une paix sincère, qui ne peuvent émerger que de la liberté, la justice et l’égalité.

Mais pour atteindre cette juste paix, nous réalisons que nous devons nourrir notre espoir en une vie digne en nous engageant sans limites dans une résistance à l’injustice, une résistance à l’apathie et, essentiellement, une résistance aux « murs de fer » du désespoir.

Dans ce contexte, le mouvement BDS mondial conduit par les Palestiniens, avec sa croissance impressionnante et son impact indiscutable, est aujourd’hui une composante indispensable de notre résistance populaire et la forme la plus prometteuse de solidarité internationale avec notre lutte pour nos droits.

Aucun mur de fer de leur part ne peut éteindre ou éclipser le soleil levant de notre émancipation.

 

Source: bdsmovement
Traduction : J. Ch. pour BDS France

A lire aussi le blog de Julien Salingue: 60 ans après la Nakba, les Palestiniens, un peuple

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